Ô Nuit où je me perds, ténèbre affreux et sombre
Ô Nuit où je me perds, ténèbre affreux et sombre,
Pourquoi durezvous tant ? Faites place aux flambeaux
Que vous tenez làbas arrêtés sous les eaux,
Pour rendre à mon malheur plus obscure votre ombre.
J’aime mieux demeurer pour jamais en encombre
Entouré de silence, entre ces deux tombeaux,
Que d’être en rien tenu à ces deux Soleils beaux,
Deux Soleils, mais deux nuits, semblables à vous, Ombre.
Je veux mourir plutôt qu’invoquer la lumière
De tes yeux trop luisants, en frappant la chaudière
Du Prêtre au sacrifice en la nuit étonné.
Mais je désire bien publier leur rudesse,
Et la peine qu’ils m’ont pour leur plaisir donné,
Feignant de m’acquérir une douce maîtresse.