Absence

Claude Roy
par Claude Roy
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Ma vive où que tu sois si loin que presque morte si loin de mon sommeil de ma main de mes yeux dans le noir et le noir et la nuit qui t’emporte si loin de notre été menteur mélodieux

Mon ombre te surprend dans tes changeants séjours Si l’on te dit mon nom il glisse à travers toi Mais la nuit donne un poids aux mots légers du jour rôdeur aux pas absents je rentre par le toit

Mots d’amour chuchotes dans l’ombreuse épaisseur vous éveillez un soir un parfum d’autrefois Étoiles vous buvez dans la main du dormeur l’eau des sources perdues aux profondeurs des bois

L’hésitante chanson de la mer au rivage la fraîcheur aux pieds nus des dalles sans couleur l’odeur de tes cheveux tes bras ta gorge sage le lit comme un navire au port du lent bonheur

tout cela qui n’est plus feint d’exister encore Nous croisons nos regards au-delà des distances au-delà de l’oubli du temps et de la mort qui nous retrouvera dans le même silence.

Claude Roy

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