Bestiaire de l’écureuil

Claude Roy
par Claude Roy
0 vues
0.0

Tes doigts distraits, à force d’indolence, de se dénouer, d’effleurer tes cheveux, tes doigts légers, écheveau d’impatience, ont inventé un pelage et deux yeux.

Un écureuil se glisse auprès de moi,

très courtois et très roux comme un bois en automne,

sensible aux mots, aux regards, à la voix,

un écureuil, attentive personne.

Il me regarde et je regarde ailleurs. Comment répondre à son appel discret? La vie est là, et moi toujours ailleurs, pas plus que lui je ne sais le secret.

Être écureuil est un jeu difficile hors des forêts, très loin des noisetiers. Notre lit n’est pas arbre ni asile, être écureuil ici devient très malaisé.

Tes doigts distraits, à force d’innocence, ont effacé en peignant tes cheveux cet écureuil, ce timide non-sens qui vit ici — parce que je le veux.

Claude Roy

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Claude Roy

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Rejoignez-nous et laissez vos mots s'envoler comme des papillons, comme le faisait Desnos.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.