J’ai peur la nuit
Mon corps qui suit son cours, son chemin de fourmi, aveugle dans son jeu compliqué et savant, que puis-je à son destin, à sa longue patience? Il est si loin de moi dans ses ténèbres chaudes avec son souffle lent, les longs détours du sang, le cœur, le très sérieux qui jamais ne s’arrête, et qui pourtant un jour saura bien me trahir… Comment donc expliquer à ce cœur si pressé qu’il est bien inutile de tant se hâter, d’être si attentif aux visages changeants, de se presser ou de ralentir pour un rien, puisqu’un jour tout cela n’aura plus d’importance, puisque mon cœur et moi nous oublierons ensemble de bouger, de parler, de respirer, de vivre?
Je pense à tout cela dans le creux de la nuit et pour être moins seul j’imagine un poème, poème que voici :
Mon corps qui suit son cours, son chemin de fourmi, aveugle dans son jeu compliqué et savant, que puis-je à son destin, à sa longue patience? Il est si loin de moi dans ses ténèbres chaudes avec mon souffle lent…