La journée au soleil

Claude Roy
par Claude Roy
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La mer dès le matin avait tant à nous dire

Je n’écoutais que toi Elle avait beau fourrer son museau dans mes mains

rabâcher son histoire sauter à notre cou, nous mordre, nous lécher

pour elle j’étais sourd

Je n’écoutais que toi ton souffle ton odeur

ta façon d’être là ton corps qui se baignait dans l’écume du lit

tes seins de magnolia Je plongeais replongeais dans ta tiédeur salée

et je perdais haleine

La mer et le soleil à n’en jamais finir avaient beau chuchoter faufiler leurs chansons à travers la persienne je n’écoutais que toi

Avant de s’endormir les amants au long cours le soleil en allé

dans le noir en parlant font de leur alentour un jardin plein d’allées

Ils y marchent longtemps ayant doucement dit

au cœur opérateur de rejouer pour eux le film au ralenti

de leur ancien bonheur

Pellicule rayée et qui se décolore

jadis s’est transmué à l’envers du présent si parlant et sonore

en cinéma muet

Mais les amants voguant au fil de la nuit lente bras dessus bras dessous

aiment ce cinéma que la mémoire invente et le soleil dissout

J’étais plus que la mer entêté à te mordre toi plus nue dans mes bras

que la mer et le ciel et le vent et la mer toi qui n’étais que toi.

Claude Roy

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