Plus tard
Plus tard, extrêmement plus tard,
très de l’autre côté des grands rideaux usés,
quand une cloche nue, sa façon de sonner,
de laisser son appel s’enfoncer dans le sable,
quand un jardin, un ciel, le tournant d’une allée,
la rumeur d’une rue, son presque mal de mer,
et le départ d’un train et son charbon de larmes,
une pipe oubliée sur une table laide,
quand tout cela sera soudain si merveilleux,
si gravement mêlé à notre mal de cœur,
au lent cérémonieux tourbillon d’être ailleurs
— alors il suffira de te donner la main,
(et nos mains cependant existeront à peine)
de sentir le tic-tac de ton cœur très caché,
(et nous aurons pourtant des cœurs si incertains)
pour rendre un peu de vrai, de chaud et de soleil
au monde où nulle part n’est écrit notre nom.