De celui qui entra de nuit chez s’amie
De nuit et jour faut être aventureux,
Qui d’amour veut avoir biens plantureux.
Quant est de moi, je n’eus onc crainte d’âme,
Fors seulement, en entrant chez ma Dame,
D’être aperçu des languards dangereux.
Un soir bien tard me firent si peureux
Qu’avis m’était qu’il était jour pour eux :
Mais si entraije, et n’en vint jamais blâme
De nuit et jour.
La nuit je pris d’elle un fruit savoureux :
Au point du jour vis son corps amoureux
Entre deux draps plus odorants que basme.
Mon Oeil adonc, qui de plaisir se pâme,
Dit à mes Bras : ‘ Vous êtes bien heureux
De nuit et jour. ‘
L’Adolescence clémentine