De la mort de monsieur de Chissay
D’un coup d’estoc, Chissay, noble homme et fort,
L’an dixetsept, sous malheureux effort,
Tomba occis, au mois qu’on sème l’orge,
Par Pomperan : qui de Boucal et Lorge
Fut fort blessé, quoiqu’il résistât fort.
Chissay, beaujeune, en crédit et support,
Fit son devoir au combat et abord :
Mais par hasard fut frappé en la gorge
D’un coup d’estoc.
Dont un chacun de deuil ses lèvres mord,
Disant : ‘ Hélas, l’honnête homme estil mort ?
Plût or à Dieu et monseigneur saint George
Que tout bâton eût été en la forge
Alors qu’il fut ainsi navré à mort
D’un coup d’estoc. ‘
Recueil : L’Adolescence clémentine