De l’amour du siècle antique
Au bon vieux temps un train d’amour régnait
Qui sans grand art et dons se démenait.
Si qu’un bouquet donné d’amour profonde
C’était donner toute la terre ronde ;
Car seulement au coeur on se prenait.
Et si, par cas, à jouir on venait
Savezvous bien comme on s’entretenait ?
Vingt ans, trente ans, cela durait un monde
Au bon vieux temps.
Or est perdu ce qu’amour ordonnait.
Rien que pleurs feints, rien que changes on oit.
Qui voudra donc qu’à aimer je me fonde,
Il faut premier que l’amour on refonde
Et qu’on le mène ainsi qu’on le menait
Au bon vieux temps.
Recueil : L’Adolescence clémentine