La feuille flétrie
Pourquoi tomber déjà, feuille jaune et flétrie ?
J’aimais ton doux aspect dans ce triste vallon.
Un printemps, un été furent toute ta vie,
Et tu vas sommeiller sur le pâle gazon.
Pauvre feuille ! il n’est plus, le temps où ta verdure
Ombrageait le rameau dépouillé maintenant.
Si fraîche au mois de mai, fautil que la froidure
Te laisse à peine encore un incertain moment !
L’hiver, saison des nuits, s’avance et décolore
Ce qui servait d’asile aux habitants des cieux.
Tu meurs ! un vent du soir vient t’embrasser encore,
Mais ces baisers glacés pour toi sont des adieux.