Silvio Corelli pleure
Je ne suis qu’un être chétif :
Tout jeune, m’a laissé ma mère ;
Je vais errant et maladif :
Je n’ai pas d’amis sur la terre.
Seul soutien et seul compagnon
Gagnepain de mes jours très drôle
Je n’ai qu’un rude violon,
Pour gîte, l’ombrage d’un saule.
Grand comme les cieux est mon coeur ;
Et bien que mon oeil soit sans flamme,
Je lis dans la vie un bonheur
Comme lit le Christ dans notre âme.
Le soir, je veille au clair de lune
Jouant des airs tristes et vieux
Qui charment un oiseau nocturne
Ou consolent quelque amoureux.
Ainsi rêvant à l’avenir,
Je songe à mon printemps qui tombe ;
Mon passé n’est qu’un souvenir,
Mais, hélas ! il sera ma tombe.
Premiers poèmes