L’abreuvoir

Émile Verhaeren
par Émile Verhaeren
0 vues
0.0

Sonnet.

En un creux de terrain aussi profond qu’un antre,
Les étangs s’étalaient dans leur sommeil moiré,
Et servaient d’abreuvoir au bétail bigarré,
Qui s’y baignait, le corps dans l’eau jusqu’à mi-ventre.

Les troupeaux descendaient, par des chemins penchants :
Vaches à pas très lents, chevaux menés à l’amble,
Et les boeufs noirs et roux qui souvent, tous ensemble,
Beuglaient, le cou tendu, vers les soleils couchants.

Tout s’anéantissait dans la mort coutumière,
Dans la chute du jour: couleurs, parfums, lumière,
Explosions de sève et splendeurs d’horizons ;

Des brouillards s’étendaient en linceuls aux moissons,
Des routes s’enfonçaient dans le soir – infinies,
Et les grands boeufs semblaient râler ces agonies.

Émile Verhaeren

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Émile Verhaeren

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

La poésie a besoin de vos mots pour s'épanouir. Participez à notre jardin de vers.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Découvrez d'autres poèmes de Émile Verhaeren

Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.