Les jours de fraîche et tranquillé santé
Les jours de fraîche et tranquillé santé,
Lorsque la vie est belle ainsi qu’une conquête,
Le bon travail prend place à mes côtés,
Comme un ami qu’on fête.
Il vient des pays doux et rayonnants,
Avec des mots plus clairs que les rosées,
Pour y sentir, en les illuminant,
Nos sentiments et nos pensées.
Il saisit l’être en un tourbillon fou ;
Il érige l’esprit, sur de géants pilastres ;
Il lui verse le feu qui fait vivre les astres ;
Il apporte le don d’être Dieu tout à coup.
Et les transports fiévreux et les affres profondes,
Tout sert à sa tragique volonté
De rajeunir le sang de la beauté,
Dans les veines du monde.
Je suis à sa merci, comme une ardente proie.
Aussi, quand je reviens, bien que lassé et lourd,
Vers le repos de ton amour,
Avec les feux de mon idée ample et suprême,
Me sembletil oh ! qu’un instant
Que je t’apporte, en mon coeur haletant,
Le battement de coeur de l’univers luimême.
Les heures d’après-midi