Acte de contrition

Éphraïm Mikhaël
par Éphraïm Mikhaël
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Vos cheveux me faisaient rêver au blond Septembre,
Vos lèvres évoquaient la splendeur du Printemps,
Et près de vous, ainsi qu’un lointain parfum d’ambre
Je respirais dans l’air des souvenirs flottants.

Vos yeux que j’emplissais de mes propres pensées,
Inconscients et doux, dans le bruissement
Du silence, parlaient des heures dépensées,
Et je me confessais à vous mystiquement.

Je confessais que les Printemps et les Automnes
Passent en vain le seuil sacré des horizons,
Car mon âme est pareille aux déserts monotones
Assoupis dans l’oubli stérile des saisons.

Paris dormait ; avec un grave bruit de cuivre,
Des horloges sonnant les heures à la fois
Proclamaient dans la nuit la vanité de vivre,
Et vos rires semblaient complices de leurs voix.

Ainsi vous terrassiez mon rude orgueil d’artiste,
Et j’ai vu mon néant à la chère clarté
De vos regards ; et j’ai par vous la gloire triste
De la honte pieuse et de l’humilité.

Éphraïm Mikhaël

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