Contemplation
Attendrissant, ce blond,
lumineuse auréole
de mèches douces et folles
te caressant le front.
Si émouvant, ce bleu
où baigne ton regard.
Ne te ferai d’aveu.
Car me taire est ma part.
Et troublant, cet ourlet
au contour de tes lèvres
où mon regard en fièvre
s’attarde, triste et muet.
Meurtrissants, tes silences.
Sortes d’affreux départs
où je n’ai nulle part
ni aucune présence.
Et torturant, ton rire.
Tu me blesses en ta joie.
Encor je reste coi,
ne sachant que te dire.
Combien narguant, ce châle
entourant tes épaules !…
Je lui envie son rôle
et n’en ai que plus mal.
Mais apaisant, ce gris
où tu aimes t’asseoir
à l’approche du soir.
Chien fidèle, je t’y suis.
N’est-il plaisant mon lot ?
Ta vue m’est un cadeau
dont je me sens empli.
Mon bonheur n’a de prix.
Attendrissant, ce blond…
Lumineuse auréole…
1981