Enfant aveugle, nain, qui n’as autre prouësse
Enfant aveugle, nain, qui n’as autre prouësse,
Sinon en trahison quelque flesche tirer,
Qui n’as autre plaisir sinon de deschirer
En cent pieces les coeurs de la folle jeunesse ;
Le corps sans honte nud si ton pere te laisse,
Il monstre qu’on se doit loing de toy retirer,
Qui n’as rien que les coeurs que tu peux attirer
Par les traistres appas de ta main larronnesse.
Meurtrier, larron, pipeur, dy moy, dy hardiment,
Si rien aux tiens jamais tu donnas que tourment ?
Ores, sans t’espargner, de toy je me veux plaindre,
Quel mal me feras tu que je n’aye enduré ?
Mes maulx m’ont fait meshuy contre toy asseuré ;
J’ay desjà tant souffert que je n’ay rien à craindre.
Vers françois