Puis qu’ainsi sont mes dures destinees
Puis qu’ainsi sont mes dures destinees,
J’en saouleray, si je puis, mon soucy,
Si j’ay du mal, elle le veut aussi :
J’accompliray mes peines ordonnees.
Nymphes des bois, qui avez, estonnees,
De mes douleurs, je croy, quelque mercy,
Qu’en pensezvous ? Puisje durer ainsi,
Si à mes maux tresves ne sont donnees ?
Or si quelqu’une à m’escouter s’encline,
Oyés, et pour Dieu, ce qu’orez je devine :
Le jour est prez que mes forces jà vaines
Ne pourront plus fournir à mon tourment ;
C’est mon espoir ; si je meurs en aimant,
A donc, je croy, failliray je à mes peines.
Recueil : Vingt neuf sonnetz