Si onc j’eus droit, or j’en ay de me plaindre
Si onc j’eus droit, or j’en ay de me plaindre :
Car qui voudroit que je fusse content
Estant loing d’elle ? Et je ne sçay pourtant,
En estant pres, si mon mal seroit moindre.
Ou pres, ou loing, le mal me vient atteindre ;
J’ay beau fuir, en tous lieux il m’attend
Pres, un vif mal ; et puis, loing d’elle estant,
Une langueur, autant ou plus à craindre.
Ô fier Amour, que tu as long le bras,
Puis qu’en fuyant on ne l’evite pas !
Puis qu’il te plaist, helas, je suis tesmoing,
Puis qu’à mon dam il t’a pleu que le sente,
Que ta main a, d’une arme non contente,
Le feu de pres, et les flesches de loing.
Vers françois