Dieux, que le songe fait de travaux ressentir
Dieux, que le songe fait de travaux ressentir !
J’ai cru voir en dormant un jardin plein de roses,
Qui n’étaient point si tôt apparemment écloses
Que mon oeil les voyait en soucis convertir.
J’ai cru voir deux soleils leurs rayons départir
Sur ces mêmes soucis, y faisant mêmes choses,
Car tous deux les faisaient dessécher au sortir,
Et reverdir après quelques petites poses.
Une voix, ce me semble, au profond des déserts,
Me disait : ‘ Ce jardin est l’objet que tu sers,
Ces roses sont le teint de ta belle Uranie,
Roses qui font produire et croître tes soucis,
Soucis qui de tes yeux tous les jours éclaircis
Dans leur même tombeau soudain prennent la vie. ‘
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