Je meure si jamais j’adore plus tes yeux
Je meure si jamais j’adore plus tes yeux,
Cruelle dédaigneuse, et superbe Maistresse,
Si jamais plus, menteur, je fais une Déesse
D’un subject ennemy de ce qui l’ayme mieux.
C’est moy qui t’ay logée au plus haut lieu des Cieux,
Déguisant ton Esté d’une fleur de jeunesse :
C’est moy qui t’ay doré l’Ebene de ta tresse,
Faisant de ton seul oeil un Soleil précieux.
Je t’ay donné ces lyz, ces oeillets, et ces roses,
Je t’ay dans un tain brun, ces belles fleurs encloses
Qui ne furent jamais sous un visage humain.
J’ay par mes vers acreu ton Esprit et ta grace
Mais c’est pour le loyer d’une telle disgrace,
Qu’il faloit espérer d’un coeur tant inhumain.
Contr’amours