Quelque lieu, quelque amour, quelque loi qui t’absente
Quelque lieu, quelque amour, quelque loi qui t’absente,
Et ta déité tâche ôter de devant moi,
Quelque oubli qui, contraint de lieu, d’amour, de loi,
Fasse qu’en tout absent de ton coeur je me sente,
Tu m’es, tu me seras sans fin pourtant présente
Par le nom, par l’effet fatal qui est en toi,
Par tout tu es Diane, en tout rien je ne vois,
Qui mon oeil, qui mon coeur de ta présence exempte.
En la terre, et non pas seulement aux forêts,
De moi vivant l’objet continuel tu es,
Étant Diane ; et puis, si le ciel me rappelle,
Ô Lune, ton bel oeil mon heur malheurera.
Si je tombe aux enfers, mon seul tourment sera
De souffrir sans fin l’oeil d’une Hécate tant belle.
Contr’amours