Le refroidissement
Ils ne sont plus ces jours délicieux,
Où mon amour respectueux et tendre
À votre cœur savait se faire entendre,
Où vous m’aimiez, où nous étions heureux.
Vous adorer, vous le dire, et vous plaire,
Sur vos désirs régler tous mes désirs,
C’était mon sort ; j’y bornais mes plaisirs.
Aimé de vous, quels vœux pouvais-je faire ?
Tout est changé : quand je suis près de vous,
Triste et sans voix, vous n’avez rien à dire ;
Si quelquefois je tombe à vos genoux,
Vous m’arrêtez avec un froid sourire,
Et dans vos yeux s’allume le courroux.
Il fut un temps, vous l’oubliez peut-être ?
Où j’y trouvais cette molle langueur,
Ce tendre feu que le désir fait naître,
Et qui survit au moment du bonheur.
Tout est changé, tout, excepté mon cœur !