Mondial Sud 1978
Et Julio Cortazar lançait des allumettes,
Et fustigeait les mots, comme des amulettes,
Pendant que grandissait, en lisant, Manuel
Sous le regard précis d’un zoom de Bunuel.
Yves Simon chantait en fumant une orange
Bleue. Eluard, dans le ciel, survolait le Gange
Où des bonzes dorés lavaient leur linge intime,
Pendant que Manuel tournait la page ultime.
En dansant le tango, l’Amérique latine
Comptait ses morts Chili et ses morts Argentine.
Scorza trempait sa plume au sang des péruviens.
Garabombo vivant et qu’on le sache bien.
Pendant que Neruda attaquait au couteau
Des mots, ITT Nixon, Manuel très tôt,
Avec l’ami José, réveillait le soleil
Pour que se lève enfin le pays des merveilles.
Et Higelin hurlait pour des loulous paumés.
Claude François mourrait sans avoir eu d’idée.
Nobel après Nobel le monde ronronnait.
Et Manuel, en silence, la nuit, pleurait.