Une figure de style, qui consiste en l’emploi d’une expression « stéréotypée » et banale à force d’utilisation dans la langue. Une métaphore usée, banale .
Le cliché, comme le stéréotype, tire son origine des techniques de reproduction apparues au début du xixe siècle dans l’imprimerie, pour copier exactement un document ou une page imprimée. L’expression « il tire son cliché » désignait dans les ateliers d’imprimerie l’individu qui répétait constamment la même chose. Le mot est ainsi devenu une figure de style, qui consiste en l’emploi d’une expression « stéréotypée » et banale à force d’utilisation dans la langue.
La simple répétition d’une telle image banale conduit au cliché, lorsque celle-ci est reconnue par la communauté linguistique. Le nombre de clichés est très étendu, sachant qu’ils varient d’une époque à l’autre et d’un groupe linguistique à l’autre. Les effets sont souvent variables et relativement proches de l’ironie ; elle est proche de figures comme le lieu commun, le stéréotype et le poncif.
Définition
Le cliché est une idée ou une formule que l’on retrouve très souvent répétée dans les mêmes termes et qui est devenue banale, usée. Il s’agit souvent de métaphores passées comme usuelles dans la langue, également appelées catachrèses. Des expressions comme « Un temps de chien » ou « Avoir une fièvre de cheval » sont d’usage très courant dans la langue, si bien qu’elles sont devenues automatiques et transparentes sémantiquement.
Leur repérage est parfois, néanmoins, complexe. Hervé Laroche, dans son Dictionnaire des clichés littéraires explique ainsi que :
« Le cliché fonctionne (…) comme marquage de la qualité d’un texte : parce qu’il est précisément une habitude d’écriture, qu’il a été répété avec suffisamment de constance pour être reconnaissable comme participant d’une expression littéraire, le cliché joue le rôle d’une étiquette, d’un label. »
Autrement dit, rajoute l’auteur, sa compréhension est très variable du niveau de connaissance culturelle de l’interlocuteur.
L’usage bivalent des termes de « cliché » et de « lieu commun », synonymes en pratique, reflète les deux faces du cliché. Remy de Gourmont, critique littéraire explique ainsi, à propos d’un roman « à clichés », ce qui « distingue le cliché du lieu commun. Le cliché “représente la matérialité de la phrase ; le lieu commun plutôt la banalité de l’idée”. »
Définition stylistique
Le cliché possède aussi, malgré lui, la faculté de situer l’action, car il nous est familier, facilement reconnaissable. Pour faire simple, on peut dire que l’identification d’un certain type de situations ou de personnages permet de reconnaître un certain type de film (par exemple, une musique lancinante et un personnage de tueur masqué permettent au spectateur de rattacher un film au cinéma d’horreur). C’est donc aussi un accès facile vers la compréhension de l’histoire, par le symbolisme, mais considéré sous un angle vulgarisant, ce qui rend ce terme péjoratif.
Le cliché peut concerner n’importe quelle catégorie linguistique (phrase, tournure, expression adverbiale, verbe, adjectif, substantif…). Il se forme souvent sur un éventail assez large de figures de style plus élémentaires comme la métaphore, l’ironie, l’hypallage, la métonymie, la personnification, l’allégorie ou encore la redondance ou pléonasme.
Le cliché est également à l’origine des types littéraires, principalement dans la constitution des personnages types ou des stéréotypes. On peut ainsi résumer en montrant que le cliché se fonde sur des analogies culturelles, partagées par tous, à l’instar d’archétypes.