La métaphore filée opère une transformation sémantique (elle joue sur les images, par des comparés proches) de répétition à l’identique (les mots mis en relation sémantique demeurent dans le même réseau lexical, ou dans le même contexte).
La métaphore filée fondée sur le torrent de paroles (association du débit de l’eau avec celui des paroles) et finissant son image sur le terme de mer s’étend ici sur une phrase seule.
Métaphore qui développe un même réseau lexical.
Définition linguistique
La métaphore filée opère une transformation sémantique (elle joue sur les images, par des comparés proches) de répétition à l’identique (les mots mis en relation sémantique demeurent dans le même réseau lexical, ou dans le même contexte). C’est avant tout une métaphore s’étendant sur une phrase, une strophe ou un paragraphe entier. De manière plus simple, « la métaphore filée c’est continuer, dans un texte, après l’apparition d’un premier terme métaphorique, d’utiliser un vocabulaire appartenant au champ sémantique dudit mot figuré, sans cesser de parler de la réalité initiale » (dans Patrick Bacry, voir bibliographie). La métaphore filée commence souvent par une comparaison :
« L’empereur était là, debout, qui regardait.
Il était comme un arbre en proie à la cognée.
Sur ce géant, grandeur jusqu’alors épargnée,
Le malheur, bûcheron sinistre, était monté;
Et lui, chêne vivant, par la hache insulté,
Tressaillant sous le spectre aux lugubres revanches,
Il regardait tomber autour de lui ses branches.
— Victor Hugo,L’Expiation »