Je crève de pitié…
Je crève de pitié, d’aimer et de sourire :
mais, sourire, ne m’est pas toujours possible,
et ce petit chat m’a rempli d’une tristesse grise.
Il miaulait sous la grande porte de la mairie,
par ce soir pluvieux, boueux, et j’ai senti
toute l’infinité résignée et muette
de la douleur des bêtes, de la douleur des bêtes.
Mon Dieu : qu’allait-il faire ? Qu’allait-il faire ?
Son malheur est si triste sous la pluie.
Qui va le nourrir ? Qui va le nourrir ?
Oh ! s’il allait, en tremblotant, là, mourir,
— ou devenir un triste chat des saligues
qui crève, dans la boue malsaine, de famine,
de grelottement, de croûtes et de fièvre
— ou être tué par un chien qui le prend pour un lièvre.