La jeune fille un peu souffrante…
La jeune fille un peu souffrante me sourit
et me dit : vous croyez ?
Elle est en innocence et porte une petite
bague d’argent tressé.
Je vois tout près de moi ce petit corps si faible
et je me penche en souriant
vers cette enfant et lui dis : mademoiselle,
qu’est devenue la supérieure du couvent ?
Elle me répond : elle a été nommée ailleurs,
— ou autre chose. —
Et en disant cela elle a l’air d’une rose
pas encore en fleur.
— Oh ! vous… dit-elle — et n’achève pas
sa phrase commencée
qui est finie. Et je lui dis tout bas :
est-ce que vous souffrez ?
— Un peu moins ; cette nuit un peu des bras.
— C’est égal !… Vous êtes bien mieux.
Et un rayon qui rit glisse de ses yeux
à travers ses cils et très bas.
Elle a l’air d’une jolie petite poupée,
— d’une poupée d’enfant riche.
Elle est mince et pourtant sous son châle s’arrondit
son épaule timide.