Adieux aux Eaux-Bonnes
Ma mémoire vous aime et vous sera fidèle,
Source à qui je devrai ma santé d’un hiver,
Monts altiers, gaves purs, et toi, vieux pic de Ger,
Qui dresses dans l’azur ta haute citadelle.
Mais la charmante enfant qui m’admettait près d’elle,
La petite malade au regard bon et clair,
Me laisse dans le cœur un souvenir plus cher,
En fuyant vers le Sud ainsi que l’hirondelle.
Montagnes dont le souffle a su la ranimer,
Vous la connaissez bien et vous devez l’aimer ;
A votre ombre a poussé cette fleur trop chétive !
Ô sublime Nature où tout parle d’espoir,
N’est-ce pas qu’elle est bien ton enfant adoptive
Et que longtemps encor tu voudras la revoir ?