Réponse
Mais je l’ai vu si peu ! disiezvous l’autre jour.
Et moi, vous aije vue en effet davantage ?
En un moment mon coeur s’est donné sans partage.
Ne pouvezvous ainsi m’aimer à votre tour ?
Pour monter d’un coup d’aile au sommet de la tour,
Pour emplir de clartés l’horizon noir d’orage,
Et pour nous enchanter de son puissant mirage,
Quel temps fautil à l’aigle, à l’éclair, à l’amour ? r
Je vous ai vue à peine, et vous m’êtes ravie !
Mais à vous mériter je consacre ma vie
Et du sombre avenir j’accepte le défi.
Pour s’aimer fautil donc tellement se connaître,
Puisque, pour allumer le feu qui me pénètre,
Chère âme, un seul regard de vos yeux a suffi ?
L’exilée