À la Reine Marie de Médicis (III)
(Pour M. de La Ceppède, premier président de la Chambre
Des Comptes de Provence, au sujet de ses Théorèmes
Spirituels sur la vie et la passion de Notre Seigneur, etc…)
1612.
J’estime La Ceppède, et l’honore, et l’admire,
Comme un des ornements des premiers de nos jours ;
Mais qu’à sa plume seule on doive ce discours,
Certes sans le flatter je n’oserais le dire.
L’esprit du Tout-puissant, qui ses grâces inspire
À celui qui sans feinte en attend le secours,
Pour élever notre âme aux célestes amours
Sur un si beau sujet l’a fait si bien écrire.
Reine, l’heure de la France et de tout l’univers,
Qui voyez chaque jour tant d’hommages divers
Que présente la muse aux pieds de votre image ;
Bien que votre bonté leur soit propice à tous,
Ou je n’y connais rien, ou, devant cet ouvrage,
Vous n’en vîtes jamais qui fût digne de vous.