À monsieur de Fleurance, sur son art d’embellir
Sonnet.
1608.
Voyant ma Caliste si belle,
Que l’on n’y peut rien désirer,
Je ne me pouvais figurer
Que ce fût chose naturelle.
J’ignorais que ce pouvait être
Qui lui colorait ce beau teint,
Où l’Aurore même n’atteint
Quand elle commence de naître.
Mais, Fleurance, ton docte écrit
M’ayant fait voir qu’un bel esprit
Est la cause d’un beau visage :
Ce ne m’est plus de nouveauté,
Puisqu’elle est parfaitement sage,
Qu’elle soit parfaite en beauté.