Tous deux
Tous deux, pour nos amours invoquons le mystère,
Cachons à tous les yeux nos entretiens si doux ;
Car l’amour, vois-tu bien, c’est la fleur solitaire,
C’est l’oiseau qui s’enfuit au regard des jaloux.
Tous deux, quand le printemps ornera les prairies,
Pour mieux nous sentir seuls loin des bruits d’ici-bas,
Nous irons épancher nos douces rêveries
Sous les bosquets en fleurs où l’on parle tout bas.
Tous deux, nous goûterons des amours infinies,
Ma main pressant ta main, mes yeux cherchant tes yeux,
Nos cœurs se parleront sur nos lèvres unies
Et nous irons un jour ensemble vers les cieux.