Aux conquérants ambitieux
Vous que l’ambition dispose à des efforts
Que n’oserait tenter un courage vulgaire
Et qui vous conduiriez jusqu’au séjour des morts
Afin d’y rencontrer de quoi vous satisfaire.
Voulez-vous butiner de plus riches trésors
Que n’en ont tous les lieux que le soleil éclaire ?
Sans courir l’océan ni ravager ses bords,
Venez voir ma Princesse et tâchez de lui plaire.
Vous pourriez conquérir, s’il plaisait au Destin,
Les terres du Couchant, les climats du Matin,
Et l’lle dont la Rose est la Reine de l’onde.
Vous pourriez asservir l’État des fleurs de lis,
Vous pourriez imposer des lois à tout le monde,
Mais tout cela vaut moins qu’un baiser de Philis.