De la Flamme
Je veux bien mourir, mais laisse-Moi mourir à ma façon !
Je n’aime pas les leçons
D’agonie et de détresse.
Pour m’allonger dans un lit
De schiste ou de terre glaise.
Je veux choisir sans conflit
Le charançon qui me plaise.
Tu me déranges beaucoup
Dans mes histoires profondes :
Tu vois brun quand je vois blonde
Ou tu ne vois rien du tout.
Si tu n’as jamais compris
Mon soleil de haute haleine.
Comment saurais-tu le prix
De mes lunes souterraines?
Propose à d’autres clientes
Ce convoi d’éternité
En cantates suppliantes
Que tu me mets sous le nez.
Moi. je dors trop lourdement
Pour me coucher dans ta grange
Et mes gentils ronflements
Mordraient le plumeau des anges.
Puis, je devrais habiter
Ces étroits couloirs de briques
Et me mettre à discuter
Avec des dieux algébriques !
Pour finir : finir flambant !
C’est tout réfléchi, la flamme
Broute encor plus proprement
Et n’en laisse pas un gramme.
Rien ne vaut, mes bons vivants.
L’honnête feu qui sait rendre
Notre cœur au vent, au vent.
Tel qu’on le reçut : en cendre.
Ma sœur, c’est dit, nous plions
Bagage en pleine friture.
Et qu’on mêle nos fémurs
Avec les os du lion.
Norge