La Nuit de Furnes
Et ce nourrisson gueulait.
Gueulait dans la poix nocturne.
Franchement, il faisait laid
Sur la grand-place de
Fumes.
Franchement, on avait peu
De foi pour aucun sourire
Et le sanglot polypeux
S’exaltait jusqu’au délire.
Ce nourrisson grandiose
Envahissait terre et ciel
Et même la
Noble
Rose ‘
De ses cris essentiels.
Il haussait avec génie
Son désespoir minéral.
Apothéose du mal
Au fond des cosmogonies.
Prodige, un marmot qui gueule.
O nuit, de son chant barbare.
O nuit t’agenouille seule
Et presque nue à la barre !
Que réponds-tu, que dis-tu.
Que vois-tu pour ta défense ?
Elle avait le front têtu,
Cette nuit des nuits immenses.
Elle croula sur la dalle
Dans son paquet de chiffons,
Se déchira l’amygdale
Comme une vague de fond.
Mais d’un fameux coup de rein
Gagnant son étrange cause,
La nuit vache, la catin
Accoucha d’un matin rose.
I.
Vieille auberge à
Fumes.
Norge