Le Negre Boulanger
Ce nègre à tant pétrir, jubile
Plus noir qu’il n’a jamais été.
Ce geindre à tant suer, scintille;
On dirait une nuit d’été.
Il est beau de voir la farine
Poudrer son grand œil africain.
Il est beau de voir ses narines
Souffler sur l’enfance du pain
Il est beau de voir au fournil
Rayonner la fumante croûte.
Il est beau qu’une main du
Nil
Forme au pain son antique voûte.
O lumière, il est beau de voir
Le pain blanc sortir des mains noires.
Norge