Les Chiens
Comment va la nuit de
France
Douce au cresson de fontaine ?
Comment glisse le silence
Avec
Peau du fleuve
Seine ?
Un grand sommeil ouvrier
Respirait sur les façades
Et le travail oublié
Errait comme une odeur fade.
Les chiens, plusieurs tendres chiens.
La casserole à la queue
Hurlaient au ciel de banlieue.
Captifs de murs mitoyens.
Tandis que craquait l’émail
Des casseroles bossues.
Eux flairaient le soupirail
Vers des pitances cossues.
Eux les chiens, les longs chanteurs.
Amis des lunes d’octobre.
Comprends, versificateur.
Ta voix se fera plus sobre.
Pour louanger l’éphémère
Des frissons qui leur ont plu.
Les chiens, les doux chiens n’ont guère
De guitare. – et moi non plus.
Quand ils font la mélopée.
On dirait l’air du faubourg
Plein de cendre et de fumée
Qui pousse des cris d’amour.
Il fait si noir dans le noir.
Il fait si chien dans la pluie. Ça vous colle aux dents, la suie. Ça désespère, l’espoir.
Comment va le fer de lance
Qui se plaît dans ton poumon ?
Comment vont les chiens de
France
Que toi et moi nous aimons ?
Norge
Animaux