Les Poumons
Donne-moi tes poumons, bergère.
Les miens sont percés par la toux. Ça ressemble un peu. – laïtou -Aux drapeaux revenant de guerre.
Donne-moi ces poumons jolis
Qui lèvent bêtement ta gorge.
Ou toi. petit marin poli.
Cède-moi les soufflets de forge.
Que feriez-vous de ces poumons.
Bergère, marin. – vire et vire.
Tu mènerais paître un mouton.
Tu mènerais paître un navire.
Vous trouvez que c’est gai d’entendre
La mer qui bêle ou la brebis ?
Allons, bien vite, allons, c’est dit :
Vendez-moi ces poumons à vendre.
Si c’est trop de m’en bailler deux,
N’en donnez qu’un, c’est une idée.
Je veux souffler encore un peu
Et devant le ciel m’accouder.
Entendez-vous comme je tousse.
Moi. je n’aime pas de mourir.
Mais la chance est-elle à courir
Quand on n’est que bergère ou mousse ?
Le marin, c’est pour le naufrage
Et la bergère pour le loup.
Ce serait tellement plus sage
De m’aider à tenir debout.
Au secours, il est temps, j’étouffe
Dans le supplice du garrot.
Pour mordre à mes dernières touffes.
Quatre poumons, ce n’est pas trop.
Norge