On Sonne
Cher univers, tu m’étonnes.
Tu dis blanc, mais tu dis noir.
Excuse-moi. car on sonne.
Oui. j’y cours, oui, j’y vais voir.
Me revoici, que disais-je ?
Ah oui : je comprends bien mal
Ton feu froid, ta chaude neige
Et tes trois règnes en al.
Pardon, mais l’on sonne encore.
Une seconde !
J’arrive. (Elle insiste, la pécore.)
Attends-moi, tiens prends ce livre.
Ouf! tu repondais, je crois
Que l’habitant de la lune…
Je parlais de croix, de croix ;
Ah oui, tu parlais de prune.
Je ripostais cependant…
Tonnerre, encor la sonnette !
Je disais : le mal aux dents…
Non, je disais : l’alouette…
Ces escaliers me tueront.
Tu réponds : ta voie lactée,
Tes soleils et tes nuitées.
Que tout ça tourne assez rond.
Bien, bon, c’est joli à voir.
Mais pour nous, c’est du spectacle
Si tu crois nous émouvoir.
Nous renâclons, je renâcle !
Je te parle chien et chat.
Je te parle messieurs-dames,
Vie et mort, amour, crachat.
Je te parle corps et âme.
Tudieu. la sonnette encore.
Qui sonne ?
La mer. l’azur.
Les siècles.
Nise. un centaure?
Mais on sonne, c’est bien sûr.
On sonne, on sonne, on re-sonne.
Univers, excuse-moi.
Tu disais : chaud, je dis : froid !
J’ouvre et je ne vois personne.
Norge