Orgie
Allons, une coupe encore !
Boin; à quoi ?
Boire à l’amour.
Lconore !
Et qu’une main ravissante
Verse à nouveau ce velours
Qui contente.
Profonde saveur de vie
Profonde absence des jours,
O profonde.
La lie aussi !
Que la lie
Soit en nous et te colore
Et m’inonde.
Pour la coupe, seul dessin :
Coupe d’or léger, moulée
Sur ton sein.
De ce bon vin. si ta bouche
A ma bouche fait couler.
J’en veux bien.
J’en veux encor. mais les anges
Nous regardent sur la couche
Tout jaloux
Du calice et du breuvage.
Ces loups assoiffés enragent,
Ces grands loups !
Leur lèvre au bord de la coupe
Se dispute avec la mienne ;
C’est leur soupe !
Des soifs d’ange à notre vin,
A ma langue et à ton sein
S’entrecoupent !
L’éternité, c’est demain,
Demain l’orgue et ses courroux.
Ma légère.
Mais aujourd’hui, c’est le vin
Qui ne dure et c’est ton goût
De fougère.
Un jour seul pour nos reflets
Et tant de siècles pour les
Séraphins !
Louange à tout l’éphémère.
Au vin bref et à l’amour
Temporel.
Beauté, vignoble, ô ma terre,
Louange à notre séjour
Temporel !
Norge