Une Rose
Si haute du front.
Ma rose expirante.
Fleurit ta raison
Souriante.
Quand l’aigre fléau
Dessèche ta sève.
Tu vas au tombeau
Comme en rêve.
Ta corolle étroite
Se souvient de mai.
Ta hanche est plus droite
Que jamais.
Si ta bouche, tu
La durcis, chagrine
Sur un amour tu
Qui te mine.
Pas un cri, pas un
Eclat de détresse !
Rosa. tu ne laisses
Que parfum.
C’est assez livrer
Dans la fleur de l’âge
Ton souffle altéré
Aux nuages.
C’est assez mourir
Que perdre les aubes
Dont l’or vint rougir
Sur tes robes.
Sied-il que tu donnes
Un front de rancœur
Aux dents de l’automne
Et du cœur?
Non. grave et modeste.
Ma rose en mourant,
Disait poliment :
Je proteste.
Norge