La belle Égyptienne
Sombre divinité, de qui la splendeur noire
Brille de feux obscurs qui peuvent tout brûler :
La neige n’a plus rien qui te puisse égaler,
Et l’ébène aujourd’hui l’emporte sur l’ivoire.
De ton obscurité vient l’éclat de ta gloire,
Et je vois dans tes yeux, dont je n’ose parler,
Un Amour africain, qui s’apprête à voler,
Et qui d’un arc d’ébène aspire à la victoire.
Sorcière sans démons, qui prédis l’avenir,
Qui, regardant la main, nous viens entretenir,
Et qui charmes nos sens d’une aimable imposture :
Tu parais peu savante en l’art de deviner ;
Mais sans t’amuser plus à la bonne aventure,
Sombre divinité, tu nous la peux donner.