Sonnet – Smala
Le soleil verse aux toits des chambres mal fermées
Ses urnes enflammées ;
En attendant le kief, toutes sont là, pâmées,
Sur les divans brodés de chimères armées ;
Annès, Nazlès, Assims, Bourbaras, Zalimées,
En lin blanc, la prunelle et la joue allumées
Par le fard, parfumées,
Tirant des narghilés de légères fumées,
Ou buvant, ranimées,
Les ongles teints, les doigts illustrés de camées,
Dans les dés d’argent fin des liqueurs renommées.
Sur les coussins vêtus d’étoffes imprimées,
Dans des poses d’almées,
Voluptueusement fument les bien-aimées.