La nuit et le jour
Claudine, absent de toi, je t’aperçois en songe,
Ton image éclatante erre devant mes yeux ;
Ainsi je vois de nuit la lumière des cieux,
Ou je flatte mes sens d’un si plaisant mensonge.
Mais, ô fureur d’amour qui me pique et me ronge !
Lorsque je vois sans toi le soleil radieux,
Je ne vois rien qu’ombrage et qu’objets ennuyeux,
Qui redoublent les maux où mon âme se plonge.
Sacré flambeau du ciel, n’éclaire plus ici,
Puisque pour augmenter ma peine et mon souci,
Ton jour n’est plus pour moi qu’une nuit éternelle.
Tu nous montres en vain tes appas superflus ;
Soleil, ton éclat cède à l’éclat de ma belle,
Et je vois mon soleil quand je ne te vois plus.