J’avais fui la plaine brûlée

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par Henri Durand
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J’avais fui la plaine brûlée
Sur la cime d’un mont serein,
Lorsque passa dans la vallée
Un poétique pèlerin.
J’ouïs venir de la campagne
Son nom bien-aimé de nous tous,
Et je criai sur la montagne :
Montez ! nos rochers sont à vous.

Nous l’attendions dans notre asile,
Au milieu des pâtres joyeux ;
Mais je ne sais quel souffle hostile
Alors l’arrachait de ces lieux.
Pourtant, songeant à nos rivages
Il revient encore parmi nous :
En vain l’Alpe est dans les nuages,
Venez ! notre ciel est à vous !

Venez, du pieux solitaire
Nous dire toute la ferveur,
Et sa foi, suprême mystère,
Qui l’attache aux pieds du Sauveur !
Dites encore combien de larmes
Le poète verse à genoux,
Combien l’amour saint a de charmes…
Parlez ! tous nos cœurs sont à vous !

Gardez ces paisibles retraites
Qu’abrite l’ombre des grands monts !
N’est-il pas des douceurs secrètes
Près de ce lac que nous aimons ?
Oui, plus d’un oiseau sur sa plage
A trouvé le repos plus doux ;
Il a plus d’un port pour l’orage.
Restez ! ici tout est à vous.

Henri Durand

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