La mort d’un ami
Il n’est plus, il n’est plus !
Ô Dieu, tu le voulus :
Courbons-nous vers la terre.
Il n’est plus, et nos yeux
Ne reverront qu’aux cieux
Notre ami, notre frère.
Talents, grâce, gaîté,
Tendresse et vérité !
Courbons-nous vers la terre !
Hélas ! Tout est perdu,
Et, le cœur confondu,
Nous cherchons notre frère.
Tant de fleurs, ô grand Dieu,
Tant, pour durer si peu !
Courbons-nous vers la terre.
Mais au ciel qui t’a pris
Déjà tu refleuris,
Là toujours notre frère.
Nos chants ne sont que deuil,
Que soupirs du cercueil ;
Courbons-nous vers la terre.
Mais toi tu vas au ciel,
Sur un luth immortel
Chanter, ô notre frère !
Tu revis en aimant :
Pour toi plus de tourment !
Courbons-nous vers la terre.
Adieu ! Console-nous,
Jusques au rendez-vous,
Adieu, frère ! Adieu, frère !