À l’auteur des Amours épiques
Chantre aimable, sur plus d’un ton,
Sous vos habiles doigts votre lyre résonne ;
Virgile, Homère, et le Tasse, et Milton,
De leurs lauriers détachent un feston
Pour composer votre couronne.
Autrefois du brave Memnon,
Fabuleux enfant de l’Aurore,
Le simulacre harmonieux,
Au gré de l’astre radieux
Par qui le monde se colore,
Rendait un son mélodieux ;
Vous, par un art plus merveilleux encore,
De six chantres divins, astres brillants des arts,
Poètes de Roland, d’Achille et des Césars,
Dont le Pinde moderne, et le vieux temps s’honore,
Vous rassemblez tous les rayons épars,
Et répétez les chants de leur lyre sonore.
Poursuivez, heureux Grandmaison,
Vers la célébrité courez d’un vol agile.
Je m’en souviens, dans ma jeune saison,
Des amis indulgents, du surnom de Virgile,
Sur la trompeuse foi de la terminaison,
Grâce à la consonance honorèrent Delille,
Et j’étais fier alors de la comparaison.
Le charme est dissipé, ce sobriquet sublime,
Je vous le rends ; je le dus à la rime,
Vous le devez à la raison.