Froide lumière
Froide lumière. Maintenant que je pourrais me souvenir de la beauté, un vaste chantier s’est emparé de tout ce que le souvenir me réservait pour des jours de vertige. Ils sont venus avant même que je n’ai commencé à souffrir, et se sont emparés des arbres qu’ils ont assaillis comme des singes, afin de préparer leur crime dans la tranquillité d’une féroce préméditation, et ils se sont jetés sur les membres innombrables de la beauté avec des serpes. Le sol fut bientôt couvert de toutes les branches sectionnées.
Je n’ai pas réfléchi au début de ce carnage. Mais dès qu’ils ont commencé à déraciner les troncs et à désarticuler les racines, j’ai compris qu’il était trop tard pour les arrêter dans leur rage de destruction, et j’ai assisté, spectateur impuissant, à l’horrible désastre.
Je suivais jour après jour le déroulement des événements, saisi de terreur à l’idée que ces hommes étrangers puissent me circonscrire plus longtemps un quelconque intérêt. C’est alors qu’ils remarquèrent mon effroi et qu’ils inventèrent une torture cruelle entre toutes. Des perceuses automatiques furent amenées sans délai, et ils commencèrent à bouleverser le sol.
Et leur haine retentit depuis des jours et des jours sans que je sois capable ni de m’enfuir ni de les empêcher de continuer.