Il faudrait écrire comme on vit
Il faudrait écrire comme on vit, sans penser, et que se dessine le ciel tel qu’on peut l’apercevoir un matin de neige brûlé par la solitude des toits, qui déchirent les lambeaux des étoiles suspendues à faible hauteur.
Et l’on ne voit rien, l’on n’entend rien de toute cette misère atrocement perdue au déclin de l’indéterminé.
Je me souviens d’une de ces journées toute proche de l’agonie comme ma vie toute proche de l’amour, mais qui jamais ne l’atteint. Et je dessine d’un trait noir et incisif tout ce qui s’y rapporte de cruel et de follement vécu. Je m’étais réveillé tard d’un sommeil léthargique et fidèle, qui ne me laissait rien de son baume d’une grandeur levée sur un monde frénétique et vertigineux. Il ne me laissait rien. Et je repris bientôt le cilice de l’inconsistance et de la dureté des formes. Je souffrais mais, en même temps, j’avais gardé comme un exposé du délire, et je compris bientôt que le crépuscule s’établissait pour atténuer la fausse lumière. Le mirage entre la veille, le sommeil et le monde en hauteur se désagrégeait dans le ciel de mon cerveau, qui n’apercevait plus rien qu’une extraordinaire confusion de la douleur amnésiée par sa réalité fulgurante.