J’ai tout jeté dans l’extase et dans la terreur
J’ai tout jeté dans l’extase et dans la terreur
La stupide raison le rapt de la faiblesse
Et ma vie avec ses meurtrissures
Et il y a sur la seule ville au monde
Un ciel gris tamisé de larmes
Et la respiration de mes ennemis par milliards
Qui conduisent d’une main sans contrôle
La destinée de cette cité fabuleuse
Qui s’est emparée pour toujours du dédale et de la
misère
Je suis dans une chambre étroite
Qui a gardé le luxe de la souffrance
Et d’un amour qui a vécu dans la famine
Il y a sur la table brisée
Un casse-tête et des fleurs dont je me souviendrai
Il y a toute la détresse de sa vie qu’elle a jetée sur la
table brisée
22 juillet 1946